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Chat alors...


Ou l'histoire d'une rencontre avec le Chat forestier (Felis silvestris silvestris)

Ce soir, j'ai loupé mon bus. Ou plutôt c'est le bus qui m'a loupé. Trop d'avance. Beaucoup trop. Alors je décide de ne pas aller en ville.

Je rentre et comme c'est le temps des morilles et que c'est un beau et bon champignon, je me mets en tête d'en dénicher quelques-unes, bien que côté morilles, je sois une bien piètre cueilleuse. Me voici donc partie à travers prés, le long des lisières. La chienne furète. Et bien entendu, pas un bout de champignon à la ronde. Alors nous irons dans les bois.



Tout à coup, j'arrive en lisière. Entre les jeunes feuillages fraichement éclos, au milieu de la prairie, un chat forestier chasse.
Surprise ! un chat forestier chasse...

La chienne arrive, exténuée par le parcours de pistes plus ou moins improbables. Des halètements qui me paraissent dignes d'une fête foraine. Nous tournons les talons, et prenant les jambes à mon cou, je reconduis au rythme du galop l'animal à son cher panier. Je récupère une veste, un chapeau, un peu de camouflage et c'est reparti en sens inverse.


Là j'ai le choix : un renard chasse tout près, dans la prairie du bas. Quelques secondes de réflexion... le chat est-il toujours là-haut ? Qu'à cela ne tienne, le renard, je le reverrai sans doute, ce n'est pas la première fois. Je remonte au pas de charge la côte, traverse le bois, arrive à la lisière, promène le regard. Où est-il ?
 
Là, toujours concentré sur sa chasse, mais un peu plus loin de la lisière.

Je franchis le barbelé, puis emprunte une petite piste. Je me couche et rampe. un mètre, puis deux, et encore... Je ne suis pas repérée et c'est heureux. Soudain il se tapis ; concentré il prend ses appuis, je ne le vois presque plus ; et c'est le grand bond tant attendu.


Le bond

Et le plongeon...

Qu'y a-t-il ?
Rien...



Choux blanc pour cette fois. Les campagnols sont vifs. A force de progression, me voici sur un passage délicat : devant moi, un ruisselet gorgé d'eau. Je décide de longer ce drain toujours au sol.


Et patatras... Me voici sous les feux de la rampe. Deux yeux verts se braquent sur ma masse informe. Ne plus bouger. Attendre que ça se calme. C'est long, peut être dix minutes, peut être plus.










Et puis l'animal se détend, tourne à nouveau la tête, reviens sur moi (ah non !), et décide finalement de s'éloigner tranquillement (zut!) ; quelques marquages ici et là, il disparaît dans un petit saut au creux de la haie.







Je décide de monter sur le plateau. Là haut, il y a des petites friches entrecoupées de haies. Un animal s'enfuit d'un buisson. J'arrive sur le plateau. Au loin dans les chaumes de l'été dernier, une silhouette claire. Un lièvre ? Pourquoi pas ? Les yeux rivés aux jumelles, je ne peux que constater : à nouveau un chat forestier (?), au soleil couchant, assis là bas. Je me rapproche sensiblement. Le terrain et très ouvert, difficile de se dissimuler. Celui-ci a décidé de faire un bain de soleil. Au bout d'un moment, il se lève et s'esquive dans les blés d'hiver. Mais... il disparaît. Je rejoins un chemin et m'approche pour tenter de l'aperçevoir dans les jeunes pousses de blé. Rien. Bizarre. J'avance et là, à cinquante mètres une masse claire se laisse entrevoir. Aux jumelles... deux prunelles inquiètes m'observent !




Je me permets quelques clichés puis sans bruit, tourne les talons et m'éloigne. Il se redresse, m'observe, un peu d'étonnement dans le regard.



Je disparais. En rentrant, un sanglier croise mon chemin, il va à la cantine, un agrainoir régulièrement entretenu... mais la lumière est bien basse. La nuit tombe, et le fraîchin aussi.

Le lendemain, des courbatures inopinées se font sentir. Il va falloir faire des pompes et s'imposer un entraînement de paras pour les exercices de rampe forcée...

Et puis dans mon engouement, sur le chemin du retour j'en ai oublié le monopode, resté du coup 48 heures au pied d'une clôture barbelée. Plus de peur que de mal !

1 commentaires:

La Billebaudeuse a dit… le 20 avril 2011 à 18:47

Une sacré belle rencontre ! Celle du bon, et celle du petit minou (la dernière photo) sont mes deux préférées...
Vive le bocage.

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